Les oeuvres d’Adrian Williams provoquent le sourire, qui peut être à la fois un sourire de joie (les couleurs vives) ou de gêne (l’incompréhension de ce qu’il raconte). Et pourtant ses collages vernis, qui se présentent parfois comme des peintures en relief, racontent des histoires.
Il y a des personnages humains (souvent des matelots reconnaissables à leurs chandails rayés) ou animaux (le plus souvent des singes malicieux), pris dans une situation souvent inhabituelle et parfois sérieuse, et le spectateur se demande comment ils s’en sortiront, même s’il ne comprend pas entièrement l’événement que l’artiste nous raconte.
Membre du Royal Art Lodge de Winnipeg de 1996 à 2003 (groupe d’artistes qui s’amusait à produire collectivement des oeuvres miniatures en liberté), Williams s’inscrit dans la tradition des « cueilleurs » et des « patenteux », qui se servent des rebuts pour composer d’autres objets ou d’autres images. Il utilise des matériaux trouvés, des morceaux de contreplaqué ou des couvertures de livres cartonnés sur lesquels il construit ses collages à partir de dessins découpés et d’objets divers qu’il colle ou même cloue. Comme tout bon artiste, il recycle aussi les concepts et les méthodes de fabrication pour créer du neuf à partir du vieux, une autre façon de voir et de représenter l’existence.
Des couleurs vives comme certains peintres « naïfs » et des personnages sans visage qui nous invitent à leur donner des traits pour cultiver une certaine ambiguïté. Des matelots qui ont besoin d’étoiles pour naviguer dans leur vie et des singes qui semblent rêver au cirque. Des têtes coiffées à la mode des années 1920 dessinées avec précision et netteté. Un contenu léger en surface, fissuré toutefois par un peu d’ironie, une certaine mélancolie existentielle et une émotion retenue. Aux yeux des autres, serions-nous semblables à ces inconnus aux visages vides sur lesquels ils peuvent projeter leurs émotions?
Conseil des Arts de Winnipeg, Conseil des Arts du Manitoba, Patrimoine canadien, Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes, Norwood Hotel
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Adrian Williams’ works evoke a smile which may be elicited either by joy (vibrant colours) or embarrassment (a lack of understanding of the story he is telling). And yet the varnished collages, sometimes presented as three-dimensional paintings, do tell a story. There are human characters (often sailors as evidenced by their striped sweaters) or animals (most often malicious monkeys), caught in an unusual and sometimes serious situation, and the spectator wonders how they will get out of it, even if he or she does not entirely understand the artist’s rendition of the event.
A member of the Royal Art Lodge of Winnipeg from 1996 to 2003 (a group of artists who enjoyed freely producing a collection of miniature works), Williams belongs to the tradition of ‘gatherers’ and ‘do-it-yourselfers’ who use discarded material to compose alternate objects and images. He uses material he has found, pieces of plywood or the covers of hardcover books, on which he builds his collages using cut-up drawings and various objects that he glues or nails together. As any good artist, he also recycles concepts and building methods to create something new from something old, a novel way of seeing and representing existence.
Vivid colours as used by some ‘naïf’ painters and characters without faces inviting us to imagine their traits introduces a kind of ambiguity. Sailors who need stars to help them navigate their lives and monkeys who appear to be dreaming of the circus. Heads adorned with 1920s hairstyles drawn with precision and sharpness. Light content on the surface, veiled with a touch of irony, a certain existential melancholy and withheld emotion. In the eyes of others, would we resemble these empty faces on which emotions can be projected?