L'inspiration pour Maison de matière sombre vient d'une histoire issue de son enfance à la ferme de mes grands-parents en Alberta que mon père m'a racontée. Un couple de personnes âgées se perd en parcourant la courte distance familière entre la ferme de mes grands-parents et la leur alors qu’une violente et rapide tempête de neige s’abat. Au matin, ils sont découverts gelés à mort à deux pas de leur entrée.
Un couple de personnes âgées se perd en parcourant la courte distance familière entre la ferme de mes grands-parents et la leur alors qu’une violente et rapide tempête de neige s’abat. Au matin, ils sont découverts gelés à mort à deux pas de leur entrée. Ce qui me frappe dans cette histoire, en plus de son résultat tragique et presque incroyable, c’est que c’est également un récit sur l'espace: une maison, un champ et une autre maison avec des personnages qui se déplacent alors que tout est atomisé à travers la tempête de neige.
La ferme dans l’histoire de mon père a été remplacée par les structures de salières, également éloignées, trouvées dans la résidence. Ici, j'ai commencé à explorer ma compulsion pour la cartographie de l'espace. J'utilise le mot compulsion parce que j'ai le syndrome de Tourette (une force obscure personnelle constamment présente), et l'un de mes « tics » a été de tracer répétitivement des objets avec l'œil de mon esprit. Au fil du temps, j'en suis venu à contrôler cela en le distillant dans mon travail comme une approche mathématique: traduire les informations formelles de mon sujet en marques irrégulièrement perforées et peintes. Grâce à ce processus de cartographie et de réduction, ce qui reste devient une représentation archétypale de l'être. Ce passage du spécifique à l'archétype est pour moi une enquête spirituelle qui commence à suggérer la vraie nature de la réalité.
Il reste de la matière noire ou des forces invisibles; dilaté à travers une archéologie et une alchimie d'images de journaux. La maison symbolise le soi, à la fois dans le bānhūs ou bonehouse en vieil anglais signifiant le corps, à la fois dans l'interprétation de Carl Jung de la maison en tant que psyché. Comme le couple dans l’histoire de mon père, j’aimerais que le spectateur perçoive le fossé avec l’immatériel et éprouve la crainte et l’horreur de marcher dans un monde en trois dimensions que nous ne comprenons pas tout à fait.
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The inspiration for Dark Matter House comes from a story my father told me about growing up on my grandparent's farm in Alberta. An elderly couple becomes lost while walking the short and familiar distance between my grandparent’s farmstead and their own as a violent and quick snowstorm descends. In the morning they are discovered frozen to death a stone's throw from their gate. What strikes me about this story besides its tragic and almost unbelievable outcome is how it is also a narrative about space: a house, a field and another house with figures moving through as everything is atomized through the snowstorm.
The emotive and formal aspects found in this story are two poles I began exploring through various forms of data taking in 2018 while on a residency in Newfoundland at 2 Rooms Contemporary Art Projects.
The farmstead in my father’s story was replaced by the similarly remote salt box structures found at the residency. Here I began to explore my compulsion for mapping space. I use the word compulsion because I have Tourette’s syndrome (a personal dark force constantly present), and one of my 'ticks’ has been to trace objects repeatedly with my mind’s eye. I have, over time, come to control this by distilling it in my work as a mathematical approach; translating the formal information of my subject matter into irregularly hole punched and painted marks. Through this process of mapping and reduction, what remains becomes an archetypal representation of beingness. This shift from the specific to the archetypal is a spiritual inquiry for me that begins to suggest the true nature of reality.
The work in Dark Matter House tells stories, then collapses those narratives and strips them away. Dark matter or unseen forces are left; dilated through an archeology and alchemy of newspaper images. House symbolizes the self, both in the Old English bānhūs or bonehouse meaning the body and Carl Jung’s interpretation of house as psyche. Like the couple in my father’s story I’d like the viewer to sense the gap with the intangible and to experience the awe and horror of walking through a three-dimensional world we do not quite understand.