« Au début 2017, quand j’ai commencé mes premières recherches sur l’art islamique à Winnipeg, mon langage pour écrire — et dans l’écriture, défendre — les arts de la différence grandissait.»
J’ai alors senti qu’il y avait quelque chose de beau et d’unique dans la manière dont les artistes d’origine islamique traduisent leurs croyances, doléances et espoirs pour un public à prédominance blanche qui oscillait entre l’islamophobie de l’après 9/11 et un désir libéral de comprendre l’autre islamique.
De mon point de vue en 2019, ce public hésite encore sous plusieurs aspects, mais je sens que l’art contemporain s’est développé pour répondre à ces défis. En tenant compte des gestes de communications enchâssés dans le travail des artistes, je reviens au concept de traduction pour centraliser leurs méthodes de protection contre les forces de la fétichisation, de l’appropriation et de l’indifférence.
« Alors que les riches travaux d’Omar Elhamy, Philippe Leonard, Rah Eleh, Hassaan Ashraf, Hazim Ismail et Zahra Baseri tiennent sur des sols individuels et tremblants, je soutiens que c’est parce que ces artistes partagent de l’espace dans la diaspora, une structure caractérisée par le mouvement entre la maison et le Canada, que l’usage des médias et de langages divers témoigne d’un désir commun de simultanément traduire et obscurcir les nuances culturelles de la vision dominante du public général. Comme une femme sikhe qui vient dans une société multiculturelle et multireligieuse, j’ai conçu le commissariat de cette exposition comme une façon de construire une solidarité et montrer un appui à ces artistes et aux communautés variées qui semblent au premier coup d’œil différent de la mienne. »
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In early 2017, when I was first researching the topic of Islamic Art in Winnipeg, my language for writing about – and defending – the arts of difference was growing. I felt, then, that there was something unique and beautiful about the ways in which artists from Islamic backgrounds translated their beliefs, grievances, and hopes to a predominantly white audience, teetering on the edge of post 9/11 Islamaphobia and a liberal desire to understand the Islamic other. Viewed from my vantage point in 2019, these audiences, in many ways, are still teetering on that edge, but I feel that contemporary art has risen to respond to these challenges. While I am still compelled by their communicative gestures, I return to the concept of translation in the work of the exhibiting artists to centralize their method of providing cover against forces of fetishization, appropriation, and indifference. While the rich works of Omar Elhamy, Philippe Leonard, Rah Eleh, Hassaan Ashraf, Hazim Ismail, and Zahra Baseri stand on shaky, individual ground,I argue that it is because these artists share space in diaspora, a structure characterized by the movement between home and Canada, that their use of diverse media and languages speaks to a common desire to simultaneously translate and obscure cultural nuances from the controlling vision of a general public. As a Sikh woman living in a multicultural and multireligious society, I curate this exhibition as a way of building solidarity and showing support for these artists and the various communities that at first appear different than my own.