Chez le disquaire est une collection, en constante évolution, de pochettes de microsillons vides retouchées par l’artiste grâce à diverses techniques dont la peinture, le dessin et les techniques mixtes. On y retrouve souvent des autoportraits de même que la transcription de son nom.
Ses inscriptions sur les pochettes représentent une déclaration de l’identité hybride qui se réfère à la musique populaire et à son héritage japonais. Le visiteur peut jeter un coup d’œil tout en manipulant ces « peintures » qui sont préservées par des pochettes de plastique. Ces dernières sont rassemblées dans des caissons placés sur des étagères. La série ici présentée contient environ 150 pochettes. Les sujets et les approches stylistiques sont variés mais incluent des références aux notions de lieu, de sexualité et de stéréotypes raciaux. L’un des groupes d’œuvres s’appuie sur la transcription répétitive des mots « immigrants parasites », faisant ainsi référence à des graffitis répandus de manière obsessionnelle dans les cabines téléphoniques et les transports en commun à Montréal.
Lors du vernissage de l’exposition Chez le disquaire, un bon nombre d’individus m’ont complimenté en faisant entendre leur désir de voler une des pochettes de disques en montre. Quand Jaimie Isaac m’a approché avec cette suggestion, j’ai accepté comme initiative de commissariat. La journée suivante, nous avons tournée cette vidéo épaulant l’esprit bricoleur de cette exposition. Remerciements : Jaimie Isaac, Scott Stephens, Denis Prieur, Jennifer Looker et Mélissa Courcelles (Tourisme Riel), The B Boys, Perry Farrell, Paul Litherland et Ari Up.
D’où viens-je? Où vais-je? Ai-je choisi mon voyage tel un vacancier, un commerçant ou un jet-setteur? Est-il une obligation comme pour l’exilé, le réfugié ou le bandit de grand chemin? Ou suis-je un de ces voyageurs héréditaires, semblable en cela aux métis génétiques ou culturels? Suis-je alors un squatteur de ces points de Lagrange où, comme entre le soleil et la terre, luttent et s’équilibrent, tel au cœur d’un moyeux, les forces et les influences entre les civilisations? C’est un point privilégié. Il offre le panorama du tournoiement de l’univers. Il permet d’appréhender l’ordonnance des mondes que nos semblables construisent à leur image au sein de leurs frontières. C’est un point carrefour. Il est propice aux rencontres, aux échanges, aux mélanges et aux paradoxes. C’est l’endroit physique et psychique où tout devient possible. C’est aussi le lieu du doute, de l’éphémère et de la solitude. Ce point, tendu entre deux extrêmes, je suis le seul à l’occuper. Il est la somme des quanta insaisissables de la conscience, être et non-être, nichés en chacun de nos synapses. C’est un domicile intérieur qui m’accompagne au cours de mes pérégrinations en et entre les blocs culturels. C’est le musée de mes images, de mes repères, de mes points d’ancrage, de mes bouées; la bobine où j’enroule mon fil d’Ariane. C’est ce lieu, aussi vaste qu’une planète, plus ancien que les murs des temples, plus neuf que le dernier spot publicitaire que parcourt Kevin ei-ichi De Forest dans le trou noir de sa pupille. Pupille creuset où, dans la joie créatrice, s’entrechoquent, s’interpénètrent et se transmutent les espoirs et les illusions du samouraï et du chevalier, de la geisha et de la courtisane, du kami et du messie, du haïkiste et du troubadour, du consommateur et du récupérateur. -Bertrand Nayet (le 3 janvier 2010)
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Chez le disquaire is a collection in constant evolution of empty LP covers retouched by the artist, using diffferent techniques such as painting, drawing and mixed techniques. We often find self portraits with the same transcription as its name.